À 77 ans, cet anglais joue la pole position… sur une départementale en Corrèze

Paul Kenett

Le rugissement des moteurs se fait déjà entendre à des centaines de kilomètres du circuit. En Corrèze, un motard britannique de 77 ans s’est offert un tour d’échauffement digne des 24 Heures du Mans, mais sur la départementale D39, bien loin des stands officiels. Son envie de vitesse s’est heurtée à un radar bien réel, et son rêve de podium s’est terminé dans une fourrière limousine.

La Corrèze, nouveau circuit d’essai pour motard pressé

Ce lundi de Pentecôte, les gendarmes de la Communauté de brigades de Lubersac avaient décidé de sortir le radar sur la D39, à hauteur de Montgibaud. Une opération de contrôle classique, loin des projecteurs, jusqu’à ce qu’un vrombissement attire leur attention. Un motard, visiblement en grande forme, a été flashé à 162 km/h sur cette route pourtant limitée à 80 km/h.

L’homme au guidon n’est pas un jeune fou du bitume, mais un ressortissant britannique de 77 ans, chevauchant fièrement une Kawasaki Z750. Un modèle puissant, nerveux, parfait pour les sensations fortes… mais pas vraiment adapté aux routes sinueuses du cœur de la Corrèze. Quand on connaît les routes de Montgibaud, serpentines et tranquilles, le contraste entre la sérénité locale et la vitesse affichée par le deux-roues donne le vertige.

Fin de course brutale pour le motard senior

Intercepté sans difficulté par les militaires (il faut dire qu’un arrêt n’était plus optionnel), le septuagénaire s’est vu retenir son permis de conduire britannique. Sa moto a été immédiatement envoyée en fourrière, interrompant net sa tentative de record personnel.

Il ne s’agit pas d’un simple excès de vitesse. À plus de 80 km/h au-dessus de la limite, c’est un grand excès de vitesse, avec toutes les conséquences qui en découlent : retrait du permis, saisie du véhicule, et convocation prochaine devant le tribunal. Les autorités rappellent qu’une telle vitesse, surtout sur une route secondaire et non conçue pour ce genre de conduite, met gravement en danger la vie du conducteur… et des autres usagers.

Et même si le conducteur en question semble avoir gardé l’énergie d’un rookie de MotoGP, la justice ne fera sans doute pas dans la nostalgie des circuits.

Un humour britannique… mais une justice bien française

À l’approche des 24 Heures du Mans, la coïncidence fait sourire : ce passionné de vitesse a peut-être voulu rendre hommage à la célèbre course automobile française, mais il a surtout trouvé un raccourci vers les bancs du tribunal. Il faut dire qu’en matière de vitesse, la Corrèze n’a jamais été connue pour ses records, sauf peut-être pour la lenteur de ses tracteurs.

Mais la loi est la même pour tous, qu’on vienne de Manchester ou de Montgibaud. Et même si ce motard n’a percuté personne, son excès de vitesse lui coûtera cher. Peut-être prendra-t-il désormais le temps d’admirer le paysage, en marchant.

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