Certains choisissent de briller au volant d’une Audi RSQ8 pour sa puissance et son élégance, d’autres, apparemment, pour dissimuler plus d’un million d’euros… de cannabis. C’est à Reventin-Vaugris, un paisible péage de l’Isère, que les douaniers ont stoppé net cette tentative de transport nocturne, digne d’un scénario de film d’action. Au volant de cet écrin de luxe, deux jeunes convoyeurs pas vraiment au volant d’une carrière prometteuse, transportaient un impressionnant chargement de plus de 140 kg de cannabis, soigneusement emballés dans 134 sachets thermosoudés. Le tout, en provenance directe d’Espagne, révélant ainsi un go-fast insolite où la Audi RSQ8 défie Mercedes, BMW, Porsche, Ferrari, Lamborghini, Tesla, Bentley et Maserati—non pas dans une course de prestige, mais dans une affaire de stupéfiants à plus d’un million d’euros.
Interception spectaculaire d’un go-fast de cannabis dans une Audi RSQ8 au péage de Reventin-Vaugris
Il faut reconnaître que quand on parle de véhicules de luxe utilisés dans le trafic de drogue, la tendance en 2025 semble nettement pencher vers des bolides comme l’Audi RSQ8. On aurait aussi pu voir une Ferrari ou une Lamborghini tenter la même manœuvre, mais cette fois, la route a souri aux douaniers. Un signalement anonyme a alerté les forces de l’ordre sur un transport suspect à grande échelle depuis l’Espagne. Rien d’extraordinaire, sauf que le mode de transport était tout sauf banal : une Audi RSQ8 pimpée pour la discrétion et la vitesse, digne d’une Tesla dans sa fureur furtive.
Les douaniers ont alors déployé un dispositif classique : herses électriques au sol, trucs qui font crisser les pneus et surtout, qui arrêtent net un véhicule. Cette opération a pris fin sous une nuit noire, éclairée uniquement par les gyrophares rouge et bleu. À bord, deux jeunes convoyeurs : un certain résident des Ardennes, âgé de 22 ans, et un mineur originaire du Havre. Tous deux avec l’espoir illusoire de passer inaperçus, jusqu’à ce que le coffre révèle la véritable nature de leur cargaison.
141 kg de cannabis soigneusement conditionnés dans un véhicule de luxe
L’un des faits qui donne un air presque comique à cette affaire est la quantité et la méthode de conditionnement. 141 kilogrammes d’herbe, répartis dans pas moins de 134 sachets thermosoudés, une logistique digne d’une entreprise de livraison au millimètre. Et pour coordonner toutes ces manipulations dignes d’un chef d’orchestre du trafic, deux téléphones portables ont été saisis, probablement pour gérer un réseau un peu plus organisé que ce qu’on pourrait croire d’un simple duo en Audi.
Les sanctions exemplaires pour les jeunes convoyeurs dans l’affaire de la RSQ8
Après leur arrestation, les deux protagonistes ont rapidement rencontré la DCOS de Lyon pour une audition. Le majeur, avec un passé déjà chargé de rébellions et violences, a vu les choses se compliquer. Selon son avocat, Me David Metaxas, il tablait sur une rémunération allant de 5 000 à 10 000 euros pour ce voyage. Une petite affaire qui lui coûtera pourtant cher. Jugé en comparution immédiate à Vienne, il a été condamné à une peine ferme de 4 ans, accompagnée de 3 mois supplémentaires pour un refus d’obtempérer peu glorieux. Cerise sur le gâteau, une amende douanière de 1 120 000 euros pour recouvrir la valeur marchande de la drogue saisie.
Quant au mineur qui partageait la cabine de cette Audi RSQ8 malheureuse, il a été conduit au Havre et placé sous contrôle judiciaire, avec un futur passage en centre éducatif fermé. Enfin, la voiture elle-même n’a pas échappé à la rigueur de la justice : faussement immatriculée, elle a été saisie et mise hors d’état de nuire.
Quand le luxe automobile s’invite involontairement dans le trafic illicite
Il faut un certain talent ou une bonne dose d’ironie du sort pour que, dans un même acte, une Audi RSQ8 se retrouve à côtoyer dans la presse autant de marques prestigieuses que Mercedes, BMW, Porsche, Ferrari, Lamborghini, Tesla, Bentley et Maserati, mais pas pour une course sur le circuit le plus célèbre ou un défilé automobile. Non, ici, le luxe se mesure en quantité de cannabis et en millions d’euros illégaux. Cette affaire souligne, s’il en était besoin, que le prestige automobile ne protège pas toujours des situations bien plus terre-à-terre et… légales.
La scène a sans nul doute inspiré des discussions dans les rangs de la police comme chez les aficionados de voitures de luxe. Celle d’un bolide somptueux transformé en simple « taxi » pour un budget étrange dépassant de loin le prix catalogue d’une Ferrari. Pour un conducteur lambda, ça pourrait presque donner envie de choisir Mercedes ou BMW, mais bon, chacun ses choix.
