Quels moteurs PureTech faut-il éviter en occasion ? La liste des voitures à risque

Paul Kenett

Depuis son lancement en 2012, le moteur essence 1.2 PureTech du groupe PSA (désormais Stellantis) a séduit de nombreux automobilistes. Présent sous le capot de modèles très répandus comme les Peugeot 208, Citroën C3 ou Opel Corsa, il promettait légèreté, sobriété et modernité. Pourtant, certaines versions de ce moteur ont connu des problèmes techniques majeurs. Avant d’acheter une voiture d’occasion équipée d’un PureTech, il est donc indispensable de bien identifier les versions à éviter.

Ce qui a changé : une mécanique saluée puis critiquée

Le moteur PureTech, en particulier dans sa version 1.2 turbo (code EB2), a été introduit pour répondre à des exigences environnementales strictes. Doté d’une courroie de distribution dite « humide » — lubrifiée par l’huile moteur — il visait à réduire le bruit et les frottements. Ce choix technique a valu au moteur de nombreuses récompenses au milieu des années 2010.

Mais cette même courroie s’est rapidement révélée fragile. En se dégradant prématurément, elle libère des particules qui peuvent boucher des organes vitaux du moteur, provoquer une surconsommation d’huile, voire entraîner une casse pure et simple. Ces défaillances ont été à l’origine de plusieurs campagnes de rappel à grande échelle en 2020 et 2022.

Suis-je concerné ? Les années et modèles à surveiller

Les moteurs PureTech les plus concernés sont ceux produits entre 2013 et 2020, en particulier dans leur version 1.2 turbo 110 ou 130 ch. Ces blocs équipent un grand nombre de véhicules, parmi lesquels :

Peugeot :
208 (2012–2019), 2008, 308, 3008, 5008, Partner, Rifter

Citroën / DS :
C3, C3 Aircross, C4, C4 Cactus, C4 Picasso / SpaceTourer, Berlingo, DS3, DS3 Crossback, DS4

Opel :
Corsa, Crossland, Grandland, Mokka

Les versions atmosphériques 1.0 ou 1.2 de 68 à 82 ch sont globalement moins touchées. En revanche, tous les moteurs 1.2 turbo de 110, 130 ou 155 ch produits jusqu’en 2020 présentent un risque accru de défaillance de la courroie de distribution. Le problème peut se manifester dès 40 000 km, bien avant l’échéance normale d’entretien fixée à 100 000 ou 150 000 km.

Que dois-je faire avant d’acheter une voiture d’occasion ?

Avant d’acquérir un véhicule d’occasion équipé d’un moteur PureTech, il est essentiel de :

  • Vérifier l’année de production du moteur : privilégiez les modèles postérieurs à 2021, dotés des dernières améliorations (chaîne de distribution ou courroie renforcée).
  • Demander les factures d’entretien : une courroie remplacée régulièrement avec une huile adaptée limite les risques.
  • Contrôler les rappels : entrez le numéro VIN (présent sur la carte grise) sur le site du constructeur pour savoir si le véhicule a fait l’objet d’une campagne de rappel.

En cas de doute, évitez les versions 1.2 turbo produites entre 2013 et 2020, surtout si le suivi est incomplet.

Des évolutions récentes mais des incertitudes qui demeurent

Stellantis a fini par réagir. Une nouvelle version du moteur 1.2 PureTech est commercialisée depuis 2023. Elle adopte une chaîne de distribution, un turbo à géométrie variable et un cycle Miller. Elle équipe notamment les nouvelles versions hybrides du Peugeot 3008 ou de la Jeep Avenger.

Cependant, certains modèles thermiques vendus neufs, comme la Peugeot 208, continuent d’utiliser un moteur à courroie humide, bien que modifiée. Pour l’heure, il est encore trop tôt pour juger de la fiabilité de ces nouvelles configurations.

Ce qu’il faut retenir

Si vous cherchez une voiture d’occasion équipée d’un moteur PureTech, soyez particulièrement vigilant sur les versions 1.2 turbo produites entre 2013 et 2020. Ces blocs, malgré leurs qualités, présentent un risque mécanique réel pouvant engendrer des frais importants.

Demandez systématiquement l’historique d’entretien, vérifiez les rappels éventuels et privilégiez, si possible, les modèles les plus récents. En cas de doute, mieux vaut s’orienter vers un autre moteur, ou au minimum négocier un prix en connaissance de cause.

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